Avec un peu plus de 7 millions de consommateurs, le cannabinoïde (CBD) a manifestement trouvé son public dans l’Hexagone. Cette substance non psychotrope et non addictive extraite du chanvre cultivé est connue pour ses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et relaxantes.
A mesure que les études scientifiques sur la molécule livrent leurs conclusions, le CBD s’approche d’intégrer la pharmacopée pour le traitement de la douleur, mais pas seulement. Explications…
Le CBD fait l’objet d’une grande expérimentation du ministère de la Santé
Les événements se sont enchaînés sur la thématique du cannabidiol médical. Il y a d’abord eu ce communiqué du Comité Scientifique de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a rassuré sur l’innocuité du CBD. Extrait : « A l’état pur, le cannabidiol (CBD) ne semble pas présenter de potentiel d’abus et n’est pas nocif pour la santé ». L’OMS reconnaît ainsi que « les premières données issues d’études réalisées chez l’Homme et l’animal montrent que l’utilisation du CBD pourrait avoir des vertus thérapeutiques pour les crises d’épilepsie et les pathologies associées ».
Malgré cette conclusion, l’OMS reste fidèle au principe de précaution, puisqu’elle ne recommande pas l’usage du cannabidiol à des fins médicales.
Cette non-recommandation n’a pas empêché Olivier Véran, ex-ministre des Solidarités et de la Santé, de donner le coup d’envoi d’une grande expérimentation en mars 2021. Objectif : permettre à plus de 3 000 patients français de bénéficier de traitements à base de CBD dans le cadre des six indications de l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) :
- Les formes dites « réfractaires » ou « pharmaco-résistantes » de l’épilepsie ;
- Les douleurs associées à certaines formes de cancer ;
- Les symptômes rebelles et récalcitrants en oncologie ;
- Les formes pharmaco-résistantes de certaines neuropathies ;
- La spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ;
- En soins palliatifs.
Les résultats de cette grande expérimentation devraient être publiés fin 2023 ou début 2024.
Le CBD, une molécule prometteuse contre les dérèglement hormonaux ?
Le dérèglement hormonal est un déséquilibre qui affecte la production d’une ou plusieurs hormone(s), provoquant une cascade de symptômes et/ou de pathologies. Secrétées par les glandes du système endocrinien, les hormones régulent un large spectre de processus physiologiques vitaux comme le sommeil, l’humeur, le métabolisme, les fonctions sexuelles, etc.
Une étude publiée sur Pub Med a mis en exergue la capacité du cannabidiol à réguler la sécrétion du cortisol, l’hormone activant le stress. Par construction, le cannabidiol pourrait prévenir les troubles de la thyroïde, dans la mesure où l’excès de cortisol peut impacter la fonction thyroïdienne.
Le CBD contre les troubles du sommeil
Le manque de sommeil s’impose aujourd’hui comme un véritable problème de santé publique dans l’Hexagone. A en croire les chiffres du dernier Baromètre du Sommeil de Santé publique France, les Français ont perdu près d’une heure et demie de sommeil en une cinquantaine d’années. Concrètement, nos nuits de sommeil se limitent à 6h30 minutes, soit 30 à 90 minutes de moins que les recommandations des professionnels de santé.
Cette étude que vous pouvez consulter ici dans son intégralité a démontré la capacité du CBD à réduire les scores d’anxiété chez 79,2 % des patients et à améliorer durablement la qualité du sommeil chez deux tiers des participants. « Tous les signaux convergent vers un effet calmant du CBD sur le système nerveux central », expliquent les auteurs de l’étude.
Une autre étude a mis en exergue l’apport du CBD dans le soulagement des troubles du comportement en sommeil paradoxal. Concrètement, le CBD semble réduire la fréquence et l’intensité des verbalisations, des spasmes et des mouvements brusques pour améliorer la qualité du sommeil.
CBD commercial vs. CBD thérapeutique
Bien entendu, les produits de CBD que l’on retrouve chez Carrefour ou Monoprix ne peuvent se prévaloir de propriétés thérapeutiques, dans la mesure où leur concentration en CBD est largement inférieure à celle des médicaments faisant par exemple l’objet de l’expérimentation du ministère de la Santé.
En revanche, les huiles de massage à base de cannabidiol semblent donner satisfaction pour le traitement des raideurs musculaires et des douleurs articulaires. C’est en tout cas ce qu’affirment des sportifs de haut niveau comme le boxeur de légende Mike Tyson, le tennisman américain John Isner (23e au classement ATP) ou encore la capitaine de la sélection américaine de football Megan Rapinoe.
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